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À la recherche de la Patagonie : le premier livre de Marc Nouaux

Écrit par sur 21 avril 2021

À la recherche de la Patagonie est le premier livre de voyage rédigé par Marc, une de nos plumes du blog. Publié aux éditions Elytis ce jeudi 22 avril 2021, il raconte la descente de la Patagonie en stop, lors d’un voyage entrepris avec sa compagne entre février et mars 2017. De Mendoza à Ushuaia, hors des sentiers battus, le récit décrit les rencontres liées au stop et parle des fragilités du voyageur, oscillant sans cesse entre la découverte, la culpabilité, l’émerveillement et les mauvaises surprises. Pour vous aider à mieux connaître l’auteur, le livre et savoir comment il a été écrit, c’est par ici que ça se passe !

Pour se procurer le livre, c’est par ici!

De quoi parle le livre ?

Il s’agit avant tout d’un récit qui « colle » à la route. L’humain est mis en avant à travers les rencontres hasardeuses que seul le stop sait offrir. En tendant le pouce, des portes et des bennes se sont ouvertes pour nous conduire sans cesse plus vers le sud, vers ce « bout du monde » fantasmé.

Finalement, chaque conducteur, en ayant sa propre histoire à raconter, livre un témoignage de ce qu’est l’Argentine et la Patagonie en 2017. Une ode à la générosité qui se cultive dans la souffrance économique et qui tranche avec des discours parfois très sévères sur les libertés. Par exemple, certains de nos chauffeurs, nostalgiques assumés de la dictature, sont aussi les plus généreux avec des inconnus. C’est un paradoxe qui est très révélateur de l’état d’esprit.

Sur la ruta 40 @Mélissa Pollet-Villard

Pourquoi écrire sur la Patagonie ?

C’est un territoire que je voulais « démystifier » en apportant un regard neuf et original. Le tout en décrivant la générosité avec laquelle les habitants nous ont accueillis. On imagine la Patagonie à travers ses grands espaces, ses glaciers, ses montagnes, ses paysages uniques… Elle a cette aura de bout du monde qui nourrit les fantasmes autant qu’elle recèle d’histoires incroyables. En même temps, elle est surtout le théâtre de la vie quotidienne de gens devant composer avec son climat difficile. Confrontés aux crises économiques successives et à l’éloignement entre les villes, ses habitants, s’ils font partie de la classe moyenne ou populaire, n’ont pas énormément de moyens pour bouger. Cela explique peut-être pourquoi, dans les endroits moins touristiques, ils sont aussi accueillants et facilement tournés vers les étrangers qui y voyagent.

En famille en Patagonie @Mélissa Pollet-Villard

Qu’est-ce qui t’a motivé à écrire ?

J’ai commencé à écrire le récit en mai 2020 alors que l’on était confiné en Australie. Nos anciens employeurs nous ont rouvert la porte au moment de l’entrée en vigueur des restrictions. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai pu l’écrire. Ils nous ont prêté une maison qui était libre sur leur propriété et, au cours de nos apéros confinés, on parlait souvent de voyage. Il a été question de la générosité des inconnus de passage. Cela m’a rappelé Nelson, rencontré trois ans plus tôt. Alors qu’on le connaissait à peine, ce gars nous a prêté sa maison (lui aussi!) et on a passé huit jours ensemble. On s’est éclaté avec ses amis, dans leur petite ville de Puerto Deseado, située sur la côte Atlantique. En me rappelant cette anecdote, j’ai eu envie de raconter cette générosité. J’ai commencé à écrire puis d’autres souvenirs ont suivi. C’était parti !

Avec Nelson et ses potes à Puerto Deseado @Mélissa Pollet-Villard

Qu’est-ce que ce récit peut apporter au voyageur qui va le lire ?

Ce livre a un double objectif. Montrer ce qu’est la Patagonie, la mentalité de ses habitants, l’immensité de son territoire et ses particularités. Il y a donc la possibilité de découvrir une certaine réalité de cette région ainsi que de comprendre certains de ses habitants. Ensuite, c’est aussi au voyageur ou à celui qui aimerait l’être que le livre s’adresse. Il est beaucoup question de fragilité, de situations cocasses, de questionnements par rapport à la place du voyageur dans certains endroits. Ce sont des interrogations légitimes que la route pose souvent.

Les manchots et la ville @Mélissa Pollet-Villard

Quel est ton rapport au voyage ?

J’ai commencé à voyager sur le tard, je ne suis pas monté dans un avion avant mes 25 ans et j’avais 29 ans quand j’ai entrepris ce premier grand voyage. Auparavant, j’effectuais des sauts de puce, trois jours ou dix jours, sans vraiment sortir des sentiers battus. C’est peut-être en raison de cette découverte tardive que j’ai eu envie de montrer la face cachée de l’itinérance tout en suscitant chez le lecteur ce désir de découvrir à son tour ce qu’il peut apprendre des autres et de lui-même en entreprenant ce type de voyage. Depuis l’Amérique du Sud, je n’ai pas vraiment cessé de voyager. Nous nous sommes d’abord expatriés en Tunisie. Ensuite, nous avons tenté l’aventure australienne avant d’être freiné par le Covid. Désormais, nous sommes installés en Grèce. Comme la majorité des membres de la communauté ALP, j’ai chopé le virus de la route!

Quand les trains font du surplace @Mélissa Pollet-Villard

Combien de temps pour l’écrire ?

L’écriture a pris environ quatre mois avant de soumettre le récit à un éditeur. Pendant le mois de mai 2020, j’ai écrit quasiment quotidiennement puis nous sommes revenus en France début juin. Je l’ai fait lire à des amis proches, qui m’ont livré leurs impressions et m’ont plutôt encouragé à persévérer. Je l’ai aussi partagé au cours de l’été à un éditeur dont j’avais eu le contact par une connaissance mutuelle. C’était davantage pour des conseils que pour une éventuelle publication et son retour, assez cassant a été très efficace. Il m’a servi de levier de motivation. En août, nous nous sommes installés à Athènes, j’ai donc pu finir l’écriture. Fin septembre, le récit était prêt à être soumis aux éditeurs.

Quels conseils pour un futur auteur ?

J’en ai plusieurs !

Pourquoi écrire ?

Avant de se lancer dans l’écriture, il faut déjà se demander pourquoi on écrit ? Pour raconter une expérience ? Si oui, peut-elle intéresser des lecteurs ? Pour parler de difficultés personnelles, de défis ? Est-ce pour raconter un paysage, une culture, un peuple ? Pour accompagner des images, des dessins ? Il y a beaucoup de raisons qui poussent à l’écriture et aucune n’est moins bonne qu’une autre. Il faut simplement garder cette raison comme un fil conducteur.

Savoir écouter les bonnes personnes

Ce conseil bateau m’a été délivré par un écrivain. Il m’a fait comprendre que vos proches vous encourageront toujours mais ils n’auront pas le recul d’un professionnel qui vous est inconnu. Les remarques, critiques ou conseils d’un auteur confirmé ou d’un éditeur sont toujours bonnes à prendre pour progresser.

On ne peut écrire sans lire

Je pense aussi qu’il faut lire pour savoir écrire, voir le travail d’autres auteurs, pas forcément de voyageurs même si ces derniers sont très inspirants. Je citerais pour ma part Nicolas Bouvier, Jack Kerouac et Luis Sepúlveda. Pour les plus récents, Sylvain Tesson, Jean-Luc Coatalem ou Patrick Manoukian, auteur d’une petite conservation très instructive sur la place du voyageur dans le monde et sa façon de se déplacer qui parlera à chacun d’entre nous.

Savoir trier ce que l’on veut écrire

Ensuite, j’aurais un autre conseil : tout raconter est inutile. Un récit de voyage peut très bien coller à la route sans qu’il n’y ait besoin de la décrire en détail. Si l’on ne veut rien oublier, on peut devenir chronophage, endormir le lecteur et faire perdre du dynamisme au récit. Par exemple, À la recherche de la Patagonie concerne une infime partie de mon voyage en Amérique du Sud (sept semaines isolées sur plus de sept mois). Raconter l’intégralité du voyage n’avait pas de sens mais raconter ces sept semaines très particulières en avait.

Ne pas oublier de faire rêver

Enfin, je dirais que tout n’a pas besoin d’être vrai, il faut aussi laisser un peu de place au fantasme, au rêve, à la magie, à l’interprétation. Attention, je ne dis pas que j’ai inventé des choses dans mon récit sur la Patagonie… Mais je ne dis pas l’inverse non plus !

Savoir être patient

J’ajouterais aussi qu’il ne faut pas se presser : si l’écriture n’est pas fluide, si les idées ne sortent pas comme on aimerait, il faut laisser le projet d’écriture de côté, le faire mariner et y revenir plus tard. Le temps est parfois très bénéfique. Par exemple, j’ai maintes fois commencé à écrire un récit sur ce voyage en Amérique du Sud mais ce n’était jamais fluide. Je ne me suis vraiment lancé qu’après trois ans !

Lacs de Bariloche @Mélissa Pollet-Villard

C’est obligatoire de prendre des notes sur la route ?

Oui et non, tout dépend de la façon dont on retient le mieux les détails. Certains se basent sur les images, d’autres sur les souvenirs. Personnellement, je n’ai pas pris énormément de notes en Patagonie mais ma compagne aimant la photo, j’ai pu utiliser ses images. J’avais aussi filmé à cette époque car je n’envisageais pas du tout d’écrire donc les vidéos, même mauvaises, m’ont servi d’un support complémentaire et le manque de notes ne m’a pas empêché de retrouver la mémoire. D’autres moyens existent, comme l’enregistrement audio pour décrire un paysage, un sentiment ou n’importe quoi pouvant être utile.

Quels sont tes projets?

Déjà, profiter enfin de la Grèce et la découvrir! Cela fait huit mois que nous y habitons et nous sommes confinés depuis six mois! Ensuite, l’écriture: le journalisme avec des nouvelles idées de reportage et des projets personnels, avec l’idée de parvenir à une seconde publication. Cela devrait se passer sur un fleuve mais chut, je n’en dis pas plus 🙂

Pour commander le livre, c’est par ici chez mon éditeur ou directement chez votre libraire préféré!


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