Clara Arnaud amoureuse des grands espaces inhabités

Clara Arnaud amoureuse des grands espaces inhabités

Clara Arnaud est amoureuse des grands espaces inhabités et souvent inaccessibles. Chez elle, l’envie de partir n’est jamais loin. C’est avec grand plaisir que nous la recevons dans cette nouvelle émission de la Cara’van passe, l’émission des animaux voyageurs et de leurs compagnons à deux pattes. pour l’écouter nous parler de ces terres lointaines qui attirent de plus en plus de voyageurs à cheval.

Écrivaine voyageuse, Clara Arnaud a deux passions : le cheval et le voyage. Elle a toujours rêvé de découvrir le monde. Elle a d’abord voyagé à travers des livres, puis en étudiant la géographie et le chinois à l’université. Enfin, dès qu’elle a pu, elle est partie en Europe. Clara n’avait alors que 16 ans. Depuis, elle écrit et raconte, dans plusieurs ouvrages, ses traversées de l’Asie à cheval qu’elle sillonne depuis 2006. Année au cours de laquelle, la cavalière s’est immergée pour la première fois avec des éleveurs semi-nomades kirghizes.

Rencontre avec un chuchoteur

Sensibilisée très jeune à l’éthologie, son père l’emmenait voir Pat Parelli, considéré aujourd’hui comme un des plus célèbres « chuchoteurs ». A L’époque, c’était un peu des révolutionnaires. Ils étaient peu nombreux à utiliser des méthodes basées sur la compréhension du comportement du cheval. “J’ai eu la chance de grandir avec des chevaux, des ânes et des mulets au pré, qui appartenait à ma famille. Ce contact quotidien, m’a sans doute beaucoup plus appris des chevaux que toutes mes années de club” raconte Clara. À l’âge de dix ans, on lui offre une mule blanche andalouse. “C’est elle qui m’a le plus appris. Il fallait sans cesse négocier avec elle, rien n’était jamais acquis, elle ne se contentait pas d’obéir… Et inutile de dire que la brutalité n’était d’aucune efficacité avec elle, il fallait se comporter avec justesse”.

Attirée par les étendues minérales

Ce que Clara recherche, ce sont les étendues minérales du Tibet ou du Pamir, les hautes cimes de l’Indukush et du Caucase. “C’est quelque chose qui dépasse le rationnel, une attraction viscérale” explique la voyageuse qui aime aussi l’histoire tourmentée de ces régions, la lutte des empires qui s’y est jouée et s’y joue encore d’une certaine façon.
En 2008, elle n’a alors que 21 ans, lorsqu’elle traverse la Chine en solitaire, en partant du Turkistan Oriental, jusqu’aux hauts plateaux tibétains. Accompagnée de deux chevaux de bât, baptisés Zéphyr et Éole, elle va pendant huit mois, arpenter les immensités des Pays Ouighours et Kazakhes, jusqu’aux contreforts des hautes montagnes tibétaines.

Une fascination pour l’Asie

En 2016, attirée par le Caucase, elle part traverser avec deux chevaux cette chaine de montagnes située à l’Est de l’Eurasie, qui s’étire sur 1 200 km entre la mer Noire et la mer Caspienne, entre Iran, Turquie, et Russie. Un voyage de quatre mois dont elle reviendra avec un livre « Au détour du Caucase, conversation avec un cheval » aux éditions Gaïa. “Ce voyage de 5 mois s’inscrit dans la continuité d’une fascination pour l’Asie centrale au sens large, une région de carrefour entre les cultures chinoise, russe, perse, turque, caractérisée par des paysages d’immensités, une grande diversité de langues et de cultures, beaucoup de montagnes, aussi” .

Des régions de cheval

De la région des Kham au Tibet à la Touchétie, en passant par les pentes vertes des montagnes Kirghizes, tous ces territoires sont des régions de chevaux. “On trouve beaucoup de cavaliers et des chevaux rustiques. Le cheval fait encore partie de la vie quotidienne d’une partie de ces populations” commente Clara.

Pause musicale Going Home – Léonard Cohen