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Compostelle, un chemin intérieur

Bruno Auboiron 24 janvier 2024

Compostelle, un chemin intérieur

Cette chronique littéraire au fil des chemins et des cartes du Monde, nous emporte sur un double chemin, l’un menant vers le sud en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle et l’autre menant à soi grâce au livre de Morgane Le Moelle « Compostelle, un chemin intérieur »

Marcher vers soi

Marcher vers soi et suivre ses rêves car ils connaissent le chemin : tel pourrait être la raison d’être de cet ouvrage profond et sensible, et de surcroît magnifiquement écrit. Écrire et marcher n’était aucunement ses spécialités et elle signe ici son premier livre. Avant de se lancer dans cette aventure, elle n’avait jamais fait plus qu’une petite balade à pied, mais quand l’appel du départ devient pressant, il ne peut être question de l’ignorer.

 

Une graine attend sous terre

Morgane Le Moelle écrit : « Depuis longtemps déjà, l’idée de partir un jour pour Santiago de Compostella m’habite. Elle est là, dans un coin de mon âme, discrète… Je crois qu’il est facile de se trouver une multitude d’excuses pour ne pas faire les choses qui nous tiennent pourtant tellement à cœur… L’idée est là, comme une graine qui attend patiemment sous la terre. » Oui l’idée est là, mais pourquoi germe-t-elle un jour plutôt qu’un autre ? Sans doute parce qu’on décide d’ignorer nos peurs et nos à priori, parce qu’on décide un matin que l’heure est enfin venue et que d’un revers de la main on balaie toutes les questions qui empêchent de se mettre en mouvement, car les réponses ne sont jamais sur place mais nous attendent sur le chemin. Et puis du terrain connu aux terres inconnues, il n’y a qu’un pas, le premier.

Mille cinq cent kilomètres

Morgane Le Moelle s’est mise en chemin le 20 juillet 2019. Mille cinq cent kilomètres de sa Bretagne natale jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle et même plus loin encore, jusqu’à la mer. De cette itinérance de trois mois, elle a ramené ce livre sensible qu’elle offre à tous, comme un cadeau, un témoignage, une clef donnant accès à l’audace d’entreprendre car il n’y a pas de bon ou de mauvais chemin comme il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, il n’y a que le chemin que l’on décide d’emprunter et la décision que l’on prend.

Oser c’est enfin ouvrir les yeux

Face aux difficultés du chemin, rapidement l’auteur croise les bonnes personnes, attentives à sa démarche, et vit de beaux échanges. Le hasard n’existe pas, il faut simplement oser et alors la vie met tout en place sur le chemin. Oser c’est enfin ouvrir les yeux, oser c’est entreprendre pour devenir acteur de sa vie tout en ayant confiance en sa bonne étoile. Morgane Le Moelle avoue : « Une fois ma décision prise et les premiers kilomètres parcourus, mes peurs n’étaient jamais loin. Bivouaquer seule, en nature. Demander à des gens que je ne connais pas de m’héberger pour une nuit. Bien sûr que cela me demande un dépassement de soi.  Cela me demande de lâcher mon envie de tout contrôler et de tout maîtriser. Bien sûr que cela me demande de faire confiance à la vie, de m’en remettre à elle. »

Un double chemin

Le texte de Morgane Le Moelle, assez classiquement pour un témoignage du chemin, se décline comme un carnet de voyage, chronologiquement, jour après jour. De trois mois avant son départ jusqu’au 13 octobre, l’auteur raconte son double chemin, ses surprises, ses rencontres, ses pensées et ses états d’âme, et tout dans ce livre est prétexte à réflexion, à questionnement. Au jour du 31 août, elle nous offre une liste de verbes qui s’enchainent les uns les autres pour tisser une véritable histoire. Juste des verbes, aucun autre mot, aucune phrase. La puissance de cet exercice nous pousse à plonger dans notre imaginaire pour dessiner cette histoire, non pas la sienne, mais la nôtre, à nous lecteur. Je ne vais pas vous lire cette liste ici, je vous la laisse découvrir et en mesurer la portée.

Le but est l’accès à la paix

L’auteur se félicite après deux mois de voyage : « Est-ce le chemin qui fait son œuvre et qui laisse le silence se diffuser en moi ? Comme si mes pensées s’étaient peu à peu tues. Ne reste que l’essentiel. Une vibration. Une paix. Un silence. Et c’est tout. » Et plus loin elle ajoute : « Mais je sais que le chemin n’est jamais fini, alors je le continuerai. Différemment… Toujours avec la certitude que tout est parfait et que le but est l’accès à la paix, la joie et l’amour de tout ce qui est. »

Compostelle, un chemin intérieur, de Morgane Le Moelle en autoédition est disponible sur le site de l’auteur : morganelemoelle.com