Maëlle et Thomas en terre kirghize
Stéphane 1 décembre 2021
Maëlle et Thomas en terre kirghize
Dans ce nouvel épisode de la Cara’van Passe, l’émission des animaux voyageurs et de leurs compagnons à deux pattes, nous posons la caravane d’Allô la Planète à 7000 km à l’ouest de l’hexagone. Maëlle et Tom nous emmènent en terre kirghize pour nous parler de leur traversée de ce pays d’Asie centrale.
Le couple est parti au printemps 2021 pour près de six mois de voyage au Kirghizistan, une ancienne république de l’URSS. Un pays montagneux situé le long de la route de la soie, cette ancienne route commerciale, entre la Chine et la Méditerranée, qui fait rêver tant de voyageurs. Leur trip : voyager en itinérance avec des chevaux ! Il ne pouvait sans doute pas rêver mieux dans ce pays peuplé autrefois par des populations nomades. Maëlle et Thomas veulent adopter les modes de développement ancestraux de cette région.
Les présentations
Maëlle alterne voyages et boulots saisonniers. Elle a beaucoup voyagé en solo puis, avec Thomas. Ce qui les botte, c’est l’itinérance, à pied, en stop, en vélo et à cheval : « Se lever le matin et avancer pour voir ce qu’il y a plus loin » explique la jeune femme.
Thomas, lui, a été prof de maths et lâche son emploi il y a deux ans pour devenir également saisonnier, en cuisine, service, ménage des centres d’accueils d’enfants. Mais il ne sait pas monter à cheval. Maëlle, qui a un bon niveau en équitation, lui permet d’acquérir les bases. Pour apprendre, il décide aussi de faire du woofing dans un ranch. Une monitrice expérimentée lui offre alors, des cours contre divers boulots dans son ranch.
Changement de programme
Le couple envisageait de partir au Kirghize en 2020. Mais le Covid le stoppe alors qu’il a passé tout l’hiver à préparer cette aventure. Après être passés par moultes émotions, Maëlle et Tom s’adaptent à la situation. Ils louent trois chevaux pour une traverser du Massif Central. Ils louent une partie du matériel à l’association « Au pré de Justin » et l’adaptent à leur périple. Leur objectif était de « garder une équipe au top de sa forme » ! L’occasion également pour Tom, de mettre en pratique ses cours d’équitation.
En terre inconnue
Les restrictions de voyage levée, Maëlle et Tom décident de partir au printemps dernier pour cinq mois et demi en terre Kirghize. « Nous arrivons en Avril a Bichkek, la capitale. Nous y passons cinq semaines à finir de préparer le voyage, à nous familiariser avec cette culture, acheter trois chevaux et le matériel manquant ». Il leur faut aussi préparer les chevaux et créer une équipe mais aussi demander un permis spécial pour accéder à une zone.
C’est en mai que le couple se lance pour quatre mois d’aventure. La période de rodage dure environ deux semaines. « Nous sommes assez proches des vallées fréquentées. Nous enchainons sur sept semaines avec de grosses périodes d’autonomies en montagnes. Il fait encore froid en cette période de l’année« . Il faut dire que la caravane se trouve à 3000 m d’altitude et passe des cols jusqu’à 3 900 m. « La tente gèle toutes les nuits. Il pleut quotidiennement. Nous sommes très isolés, il n’y a pas de réseau. Nous gérons l’autonomie électrique mais aussi la nourriture, l’eau les soins, … » Malgré les difficultés, le groupe croise beaucoup de bergers en haute altitude et de très nombreux troupeaux de chevaux, moutons, vaches, yacks.
Thomas rapatrié, Maëlle reste seule
Arrivés à l’ouest du pays, les paysages changent au cours de ce troisième mois. « Nous retrouvons les basses vallées et les très hautes chaleurs. On peut observer l’agriculture locale comme le foin, le maïs ou encore la luzerne. On traverse des villages ». C’est alors que Thomas commence à développer des maux de ventre. Ça durera trois semaines avant que l’a décision de le faire rapatrier en France soit prise. L’aventure à cinq s’arrête le 22 Aout. « Je continue seule avec les trois chevaux dans un mode de voyage un peu diffèrent jusqu’au 20 septembre » poursuit Maëlle qui raconte dans son carnet de voyage : « Je reste là avec mes trois canassons. Thomas étant reparti avec les caisses de bât et l’équipement de selle d’un cheval, je monte Chef. Bakshé est au bât avec mes affaires dans des sacoches et Sheïtal chemine libre. Je l’attache quand même à Bakshé pour traverser le village et les premiers champs ».
Une fin différente
Maëlle rejoindra le lendemain la ferme d’hivernage d’Asia Rando où leurs 30 hongres passent l’hiver. Elle y restera une semaine avant que Hélène, la propriétaire, et ses clients à cheval y passent également. Elle fera les 18 jours restants avec eux. « La gestion de l’équipe sera plus simple car je ne serai pas seule en continu avec les chevaux. De plus, tout le monde a bien besoin d’une longue pause, et d’herbe à volonté dans un paysage paradisiaque ! » écrit la cavalière.
Les chevaux partage une immense vallée au nord de Song-Kul dans un troupeau de 35 hongres en liberté totale, simplement gardés par un berger. « Nous leur payons le foin et le maïs qui leur sera servi en complément au cœur de l’hiver. C’est, selon nous, le meilleur hiver que l’on peut offrir à nos trois chevaux après le merveilleux été que l’on a passé ensemble » explique Maëlle. Les deux voyageurs souhaitent à présent trouver des étrangers qui souhaitent concrétiser un projet à cheval en 2022 et à qui les revendre.
Contact :
Pour les suivre : montagnenomade.home.blog ;
ou les contacter par mail montagne.nomade@outlook.com
La minute pratique de Mathilde
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On prépare ?
On a tous tendance, lors de nos premières pérégrinations, à vouloir préparer nos étapes, nos lieux de bivouac ou d’hébergement. Ça apporte un certain confort, une sécurité, l’assurance de ne pas avoir à chercher au dernier moment où dormir.
Mais attention : les cartes ne reflètent pas toujours la réalité. Par exemple, les chemins peuvent être impraticables avec votre équidé ? Et si vous faites un détour de plusieurs kilomètres ? Et si vous avez, d’un coup, envie d’emprunter un autre chemin qui vous semble plus intéressant ? Et si vous rencontrez des personnes avec qui échanger mais qui finalement, vous mettent très en retard ? Rejoindre votre étape deviendra quasi impossible. Aucune initiative ne sera permise. Atteindre votre objectif sera alors, votre préoccupation principale chaque jour. Et le plaisir du voyage, il est où ? Avec un animal, on ne peut jamais être sûrs de quoi que ce soit, surtout pas du nombre de kilomètres qui sera fait dans la journée. Ni à quelle allure.
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Ne pas préparer
Ne rien préparer paraît risqué, surtout quand on débute. Il faut commencer tôt à chercher où dormir. Les premières fois, cela met une certaine pression c’est vrai. Mais, il y a toujours un endroit pour vous. il y aura toujours ce petit coin d’herbe qui s’offre à vous, ou cette famille qui vous proposera un bout de terrain. Voire de partager un repas, une soirée, une douche…
Vous pourrez changer de trajet comme bon vous semble, prendre des initiatives, bref être libre. Un monument à visiter ? Allez-y, personne ne vous attend à heure fixe. Si des amis ou connaissances vous demandent de passer les voir lors de votre voyage, vous avez juste à leur dire que vous passerez entre telle et telle date.
Sur un long voyage, c’est encore plus compliqué de tout préparer. Alors, n’ayez pas peur. Prévoyez la direction dans laquelle vous voulez aller et ensuite… Laissez vous porter !