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Découvrons les îles Féroé, épisode 2

Written by on 29 mars 2022

Bonjour les voyageurs, nous voici toujours en voyage à la découverte des îles Féroé.

Voyons ensemble quelles merveilles secrètes l’archipel nous réserve encore aujourd’hui.

Les falaises de Vestmanna aux îles Féroé

A première vue, le village de Vestmanna n’a rien de très attrayant. Un pipeline accroché à la montagne, une usine hydro électrique… Bof…

C’est pourtant ici qu’il faut absolument venir pour embarquer pendant deux heures à bord d’un bateau et faire l’excursion qui vous mènera au pied des gigantesques falaises.

Le paysage côtier est sublime, féérique, saisissant. Nous naviguons tout proche d’immenses falaises d’un noir inquiétant. Elles mesurent quelques six cents mètres de hauteur.

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons des falaises l’embarcation semble encore plus frêle et minuscule. Il suffirait maintenant de tendre le bras pour toucher la paroi. Un simple mouvement de mer un peu plus fort nous fracasserait contre elle.

Des milliers d’oiseaux tournoient au-dessus de nous. Des fous de bassan, des pétrels, des cormorans piaillent si fort que leur vacarme efface le bruit des vagues qui s’écrasent contre les falaises.

Avancer le long de la côte fait apparaitre des points de vues différents. La terre semble s’étaler jusqu’à l’infini. Aussi loin que l’on regarde les falaises sont noires et gigantesques. Elles ont un air de cathédrales très austères.

Un immanquable aux îles Féroé !

Les chutes de Gasadalur, un must des îles Féroé

En suivant la route au sud qui traverse l’île de Vagar il faut passer devant l’aéroport sans s’arrêter et continuer jusqu’au très typique village de Bour, un minuscule lieu de 70 habitants complètement paumé au fin fond d’une destination totalement oubliée de l’immense majorité des guides de voyages. Dans le cœur du village les ruelles sont de fines venelles. Même la rue principale est si étroite qu’elle donne la sensation de devoir s’y faufiler. Les maisons sont noires. Parfois elles sont agrémentées d’une note de rouge. Les toits sont tous engazonnés.

Tout près de là se trouve la très belle chute d’eau de Gasadalur. Ici les quelques rares maisons ne gâchent en rien le spectacle saisissant qu’offre la Nature. Le site est posé dans un espace grandiose. Pourtant en laissant voguer le regard un peu plus loin on constate immédiatement qu’il est confiné au cœur d’un cadre exceptionnel.

Tout autour de cette étendue couverte de fleurs s’élèvent de hautes montagnes. Elles paraissent si infranchissables que les deux seules échappatoires sont la route qui fend ce mur pour arriver jusqu’ici ou un grand saut dans l’océan.

C’est l’option qu’ont choisi les belles chutes qui se jettent là avec force et tumulte. Au lieu de le couvrir le vent semble amplifier le bruit de la cataracte.

La légende de Mikladalur

Tournant le dos aux vagues, comme sortant à peine des flots, apparait une statue de femme. C’est totalement irréel. Presque fantasmagorique. Elle a de longs cheveux. Une longue peau de phoque couvre sa jambe gauche. De toutes les légendes locales, Kópakonan, qui signifie la « femme-phoque », est le conte le plus populaire des Féroé. C’est l’histoire de phoques qui deviennent humains.

À l’époque les gens pensaient qu’ils étaient d’anciens êtres humains qui se suicidaient dans l’océan. Une fois par an, ils revenaient sur terre, se déshabillaient, dansaient et s’amusaient comme des Hommes.

Selon la légende un fermier du village se demandait si cette histoire était vraie. Il est allé s’installer sur la plage. Au bout d’un moment il vit les phoques apparaitre. Ils étaient très nombreux. Ils sont arrivés sur la terre et se sont débarrassés de leurs peaux. Le jeune homme vit une jolie fille-phoque placer la sienne près de l’endroit où il se cachait. Il profita de leur danse pour la voler.

Au lever du soleil, tous les phoques venaient récupérer leurs peaux pour retourner à la mer. Tous sauf la fille-phoque qui ne trouvait pas la sienne. Elle sentait bien l’odeur mais impossible d’y mettre la main dessus. C’est ainsi qu’elle fut contrainte d’accompagner le jeune homme du village et de l’épouser. Le couple eut beaucoup d’enfants, mais l’homme devait toujours s’assurer que son épouse n’accède pas à la peau qu’il gardait enfermée dans un coffre. Il avait la clé sur une chaîne attachée à sa ceinture.

Un jour, alors qu’il pêchait avec ses compagnons en mer, il s’est rendu compte qu’il avait laissé la clé à la maison. Ayant peur que sa femme s’échappe, il essaya de rentrer le plus vite possible chez lui. Trop tard. Arrivé à la ferme, il trouva ses enfants tout seuls. Une fois au rivage, elle avait enfilé sa peau et s’était jetée à l’eau. Elle y retrouva un phoque qui l’avait aimée toutes ces années et qui l’attendait.

Un jour les hommes de Mikladalur décidèrent d’aller au plus profond de l’une des cavernes le long de la côte pour chasser les phoques qui y vivaient. La nuit précédant leur départ, la femme-phoque est apparue dans un rêve pour dire à son ex-mari terrestre que s’il poursuivait la chasse, il ne devrait pas tuer le grand phoque à l’entrée, car c’était son mari. Il ne devrait pas non plus blesser les deux bébés au fond de la grotte. C’étaient ses deux enfants. L’homme n’a pas tenu compte du rêve. Il a rejoint les autres à la chasse, et ils ont tué tous les animaux.

Le soir, quand la tête du grand phoque et les membres des petits ont été préparés pour le dîner, il y eut un grand fracas et la femme-phoque apparut sous la forme d’un troll terrifiant. Elle les maudit ainsi

« Tenez la tête de mon mari avec ses larges narines, la main de Hárek et le pied de Fredrik ! Maintenant il y aura vengeance, vengeance sur les hommes de Mikladalur, et certains mourront en mer et d’autres tomberont des sommets des montagnes. »

Après quoi elle disparut à tout jamais. Encore de nos jours il arrive que des hommes du village meurent en mer ou tombent du haut des falaises.

Pour poursuivre l’aventure, venez redécouvrir avec moi l’épisode 1.


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