Allo La Planète Pic du Midi d’Ossau : ascension du symbole béarnais
Écrit par David Debrincat sur 22 juin 2021
La situation sanitaire s’améliore et l’été est maintenant là…
Je vous emmène au sommet du Pic du Midi d’Ossau !
Forcément les projets laissés au placard refont surface. Les rêves oubliés d’horizons lointains reviennent titiller nos esprits vagabonds.
Qu’est-ce qui vous fait envie ? Une expédition solitaire au cœur d’une nature brute, sauvage, à la beauté originelle ? Un voyage en amoureux sur une plage déserte ? Découvrir la destination qui vous fait envie depuis que vous êtes enfant ? C’est pour bientôt je l’espère!
En attendant, je vous emmène un peu moins loin que pour nos articles précédents. Bienvenue chez moi, en Béarn, à Pau, face à la chaîne pyrénéenne.
À force de le voir tous les matins en ouvrant les fenêtres, à force d’y tourner autour en randonnée et de le prendre en photo de loin, je m’étais promis qu’un jour j’en tenterai l’ascension. Je parle de notre emblématique Pic du Midi d’Ossau.
Avec sa forme si caractéristique qui fait penser à une dent, il fait la fierté de tous les Palois qui aiment tant l’admirer depuis le boulevard des Pyrénées. C’est un symbole de la ville et même de toute la région. Il est notre emblème, un peu notre phare dont la présence rassure. Ici tout le monde le surnomme affectueusement « Jean-Pierre ». C’est dire s’il est un membre à part entière dans la famille de chaque Palois. C’est parti, allons le saluer.
La légende du Pic du Midi d’Ossau
Selon une très vieille légende locale, Jean et Pierre étaient deux frères jumeaux, deux bergers des montagnes d’Ossau qui avaient pour mission d’empêcher l’invasion des barbares.
Le premier nommé était petit et d’humeur joyeuse. Le second était un colosse taciturne. Un jour alors que leur troupeau était en fuite ayant pris peur suite à un énorme fracas, Jean fut mordu par un bouc. Franchement un loup ou un ours aurait fait plus « warrior » mais ce n’est pas moi qui est créé la légende. Alors que son frère Pierre vint immédiatement à sa rescousse, une sorcière les précipita dans son antre souterraine. Les barbares avaient à présent le champ libre pour anéantir les hommes et les bêtes. Heureusement les deux frères jaillirent des entrailles de la terre tuant jusqu’au dernier des envahisseurs avec leurs épées de feu.
Pour immortaliser ces valeureux faits d’armes, les sorcières transformèrent les deux frères en montagne. C’est ainsi que pour l’éternité le Petit Pic (Jean) et le Grand Pic d’Ossau (Pierre) demeureront côte à côte.
L’approche
Comme son nom l’indique, le Pic du Midi d’Ossau se trouve en vallée… en vallée… d’Ossau pardi ! Concentre-toi s’il te plait ! Bon je reprends… La vallée est sans contestation possible la plus belle et la plus magnétique de tout le Béarn. Il demeure ici une identité forte et singulière. Les traditions des estivades et des transhumances perdurent. Les bergers savent mettre en valeur le fromage de brebis, le fruit de longs mois de travail. Un régal !
L’ascension débute sur la route du Pourtalet, à un kilomètre de la frontière avec l’Espagne, au niveau de la cabane de l’Araille. Départ à 1720 mètres d’altitude. Port du casque vivement conseillé ! Vous pouvez aussi vous encorder pour plus de sécurité. Dans tous les cas, il est plus prudent de se faire accompagner d’un guide.
Après environ une heure de marche nous arrivons au refuge de Pombie. Nous venons de passer les 2000 mètres d’altitude. De nombreux montagnards viennent passer la nuit ici avant de se mesurer à « Jean-Pierre ». Cela permet de faire l’ascension en deux journées.
Après la traversée de la grande Raillère de Pombie nous continuons notre montée jusqu’à parvenir au col du Suzon à 2127 mètres. Nous suivons la crête pour rejoindre le pied de la première cheminée. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Les choses sérieuses
Haute d’une quinzaine de mètres, elle est assez étroite et offre des prises disons « correctes ». La difficulté principale est le passage final où il faut poser son pied sur un barreau planté dans la roche afin de franchir le dernier mur. Précision importante… Le barreau en question se situe au-dessus de votre tête ! Lors de ma première tentative, je me suis bien évidemment raté et j’ai glissé le long de la roche. C’est le moment que j’ai choisi pour mettre en pratique une toute nouvelle technique inventée par moi-même pour l’occasion et qui j’espère fera école pour tous les alpinistes du monde entier; freiner sa chute à l’aide de son seul coude. Un échec cuisant que je ne vous conseille pas de reproduire.
Un peu plus haut la deuxième cheminée s’élève sur notre passage. Elle est encore plus grande et plus raide. Les prises sont cette fois-ci plus nombreuses mais ici, c’est encordement obligatoire ! On respire un grand coup. On se détend. Le paysage est déjà sublime mais il est préférable de rester concentré sur vos mains et vos pieds. En revanche, une fois en sécurité, prenez le temps de bien l’admirer.
La troisième et dernière cheminée est la plus longue mais aussi la moins raide et la plus facile du parcours. Elle ne présente pas de difficulté particulière. Les passages techniques sont maintenant derrière nous. Il n’y a plus qu’à lever la tête et viser le sommet.
En haut du Pic du Midi d’Ossau
Nous y sommes tous parvenus. Félicitations ! Nous sommes à 2884 mètres d’altitude, tout en haut d’un mythe. Sous nos yeux le panorama est magnifique. Le lac de Bious-Artigues, départ de nombreuses randonnées, se trouve 1500 mètres plus bas. Les lacs d’Ayous, de Gentau et les autres se révèlent sous un point de vue que vous n’aviez jusqu’alors jamais pu admirer. La chaîne pyrénéenne se dévoile, belle et gigantesque. Vous êtes comme en équilibre sur ce pic rocheux que nous admirions encore hier depuis mon balcon.
Je suis heureux d’avoir partagé cette ascension avec vous. Je vous livre un scoop… Nous grimperons encore plus haut très prochainement…
Pour continuer l’aventure, écoutez sans plus attendre le podcast d’Alexandre et Loïc sur le GR10.
Salut à tous ! Je suis David, j’ai 25 ans depuis maintenant un peu plus de 15 années. Je suis Palois d’origine maltaise. Naïf, fou, obstiné, voici donc les trois qualités (ou défauts, ça dépend du point de vue) qui m’entraînent depuis plus de 20 ans sur les chemins de notre belle planète…la suite par ICI!
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flo d'allo la planete Sur 22 juin 2021 à 9 h 48 min
bel article! on est avec toi dans la glissade sur le coude mais également dans le répit émotionnel de la contemplation du paysage, merci David! 🙂