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VOUS PRENDREZ BIEN DU MONT BLANC ?

Écrit par sur 22 juin 2021

Bonjour mes petits montagnards ! Remis de nos ascensions du Kilimandjaro et du Pic du Midi d’Ossau ? Aujourd’hui c’est le Mont Blanc !

Rappelez-vous, ensemble nous avons tutoyé les hautes altitudes sur le toit de l’Afrique. Nous nous sommes essayés au maniement des cordes dans les Pyrénées.

Cette fois-ci je vous propose d’allier les deux. Direction les Alpes pour les 4810 mètres du toit de l’Europe occidentale ! Vous prendrez bien du Mont Blanc ? Et voilà ! J’en étais sûr. Il y en a déjà la moitié la cuillère à la main et le nez dans le frigo. Posez-moi ça, enfilez un casque et prenez un piolet. En avant ! Je vais faire de vous de vrais alpinistes. Et oui… Jusqu’alors nous n’étions que des randonneurs aguerris… Quelle est la différence ? Ce serait un peu comme comparer Brigitte Bardot et Pamela Anderson. Pardon ? Comme de la morue et du cabillaud ? Oui, tout à fait. Je n’avais pas osé la comparaison mais ça fonctionne aussi. On est dans le même esprit mais c’est pas pareil quand même.

Vers le sommet du Mont Blanc

Le Mont Blanc, la montagne maudite

Longtemps les hautes montagnes avaient la réputation d’être source d’épouvante. Ce n’est pas pour rien que le Mont Blanc était aussi nommé « Montagne maudite ». De nombreuses histoires vont en ce sens.

D’après une légende, le massif du Mont Blanc était recouvert d’une verdure incroyablement riche. À l’époque romaine les bêtes venaient paître et il se dit même que les troupeaux passaient alors par le col des Géants. Tout allait merveilleusement jusqu’à ce que les démons des glaces prirent possession des alpages, contraignant les animaux à rester au fond de la vallée.

Une autre légende rapporte qu’au sommet du Mont Blanc se trouvait un royaume enchanté sur lequel la « déesse blanche » régnait. Au beau milieu de prés verdoyants et de champs de fleurs elle décidait seule de la destinée des habitants de la vallée.

Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle avec l’émergence de la doctrine « le rationalisme » que les premiers alpinistes se sont lancés à la conquête du sommet. Le 9 août 1786, c’est Jacques Balmat qui inscrit le premier son nom dans l’Histoire. Pour la première fois un homme a vaincu la « Montagne maudite ». Le 10 août après une interminable descente, la joie de cet exploit est immédiatement chassée par une peine immense. Jacques apprend le décès de sa fille, morte le jour où il atteignait le sommet… Maudite disions-nous ?

Pour tous cet exploit est considéré aujourd’hui comme la naissance de l’alpinisme tel qu’il est pratiqué de nos jours.

Restons bien cramponnés

Le Mont Blanc, attention danger

Tous les ans une vingtaine d’alpinistes perdent la vie au Mont Blanc. Une précision doit être apportée. La vingtaine de personnes disparues ne l’est pas forcément sur l’ascension ou la descente du Mont Blanc lui-même. Pour la très grande majorité d’entre-eux c’est dans le massif du Mont Blanc que les accidents ont eu lieu.

Un autre phénomène, plutôt nouveau celui-là, est apparu sur la route du sommet. Les incivilités voire les violences se sont multipliées. Peut-être que ceci est étroitement lié à la surfréquentation toujours plus importante sur cette voie. Ainsi, un guide local a reçu un coup de poing. Tout cela sous le prétexte qu’il ne se serait pas arrêté en croisant une cordée de huit personnes. Tout aussi incroyable, un de ses collègues a été volontairement bousculé sur l’étroite arête des Bosses. Cette fois-ci se sont quatre idiots qui n’auraient pas supporté de se faire doubler !

Et que dire encore de cette personne qui voulait tenter d’atteindre le sommet en… basket ? de cet Autrichien qui voulait grimper jusqu’au sommet avec son fils de cinq ans ? cet Américain pris dans une avalanche avec ses garçons de neuf et onze ans ? ou encore ceux qui comptent redescendre en VTT ou en glissant sur… une poêle à paëlla (sûrement des Espagnols… J’aurais plutôt opté pour une couscoussière !) ? de ces trois autres qui faisaient une petite sieste sur un pont de neige au-dessus d’une crevasse ? de cet inconscient qui fixait sa tente tout en haut ou encore de la vingtaine d’individus qui se sont permis d’interdire l’accès de l’abri Vallot et de se le privatiser ? Rappelons qu’il s’agit là d’un abri de secours ouvert pour les alpinistes en détresse ! Totalement insensé !

Sommet du Mont Blanc en approche

Progressons jusqu’à Tête Rousse

Nid d’Aigle à 2372 mètres d’altitude. Une longue file d’alpinistes se met en marche. Nous suivons tous le chemin qui monte jusqu’au refuge de Tête Rousse.

Il est important de prendre le bon rythme d’entrée pour trouver son souffle le plus rapidement possible. La pente n’est pas plus raide que pour une randonnée classique. Le rythme est régulier sans être trop rapide. Il n’y a aucune raison d’accélérer. Ce n’est pas une course. Rien ne sert de se cramer dès le départ. La route est encore longue.

En chemin, tout proche de nous, une dizaine de bouquetins observe le passage de la longue caravane. Ils doivent être habitués à ce bazar quotidien car ils ne s’enfuient pas à notre arrivée. Ils ne reculent même pas d’un seul mètre et se contentent de nous regarder fixement entre deux bouchées d’une herbe bien tendre et bien verte.

Encore un pas devant l’autre et nous arrivons au refuge de Tête Rousse. Il est possible de s’arrêter ici et faire l’ascension du Mont blanc en trois jours. Nous sommes à 3167 mètres d’altitude. Accordons-nous une courte pause pour boire un coup d’eau et grignoter une barre.

Encore un peu de chemin jusqu’au sommet du Mont Blanc

C’est l’heure du Goûter

Cette fois-ci les choses sérieuses commencent. Nous sommes sur le point de traverser le couloir du Goûter. Nous voilà à présent face au lieu le plus dangereux et le plus accidentogène de toute l’ascension. Pour plus de la moitié des alpinistes qui perdent la vie en montant au sommet du Mont Blanc, c’est ici que les drames ont lieu.

Le danger est bien réel. Il s’agit de traverser sur un chemin si étroit qu’il n’y a de la place que pour poser ses pieds. À gauche en levant la tête, des chutes de pierres presque continuelles. Parfois se sont des blocs gros comme des frigos ou même des maisons qui dévalent à toute vitesse. À droite en regardant vers le bas, un précipice qui semble vous attirer inexorablement. Il est si raide et si profond qu’il donne l’impression de ne s’arrêter que dans la vallée.

Tout au long de la remontée jusqu’au refuge du Goûter les risques de chutes de pierres sont encore bien présents. Durant la progression il faut sans cesse surveiller ce qu’il se passe au-dessus de nos têtes. Toujours prendre garde qu’un autre alpiniste ne nous fasse pas tomber un rocher sur le coin du casque.

Sous nos yeux le paysage est incroyablement beau. C’est un plaisir indescriptible d’évoluer dans un tel cadre. Plus nous prenons de l’altitude et plus la pente est raide. Plus nous nous rapprochons du sommet plus le chemin devient escarpé et technique. Le sommet de cette première étape parait maintenant à portée de main. Encore un petit effort.

Nous y sommes ! Ensemble nous avons remonté tout le couloir du Goûter. Nous sommes arrivés à bout et sans encombre de la partie la plus à craindre.

En équilibre sur l’arrête sommitale

Repos au Refuge du Goûter

Sous sa forme actuelle, le refuge du Goûter, appelé aussi parfois refuge de l’Aiguille du Goûter, date du 28 juin 2013. Il possède une capacité de 120 places. Posé en bord de précipice à 3835 mètres d’altitude il est le plus haut refuge d’Europe de l’Ouest.

Quand on arrive vers lui, en montant du couloir du Goûter ou en redescendant du sommet, il fait immanquablement penser à un vaisseau spatial. Sa forme ovoïde a été choisie pour faire face aux vents et aux poussées de neige.

Chaque été se sont près de 8500 alpinistes qui viennent dormir ici. Sa capacité d’accueil n’est d’ailleurs pas suffisante tant la surfréquentation devient un problème sur le Mont Blanc.

Point important, il est nécessaire de procéder à une réservation des mois à l’avance.

Le refuge est en vue

L’ascension finale

Il est 3H00 le lendemain matin. Sous un ciel magnifiquement étoilé les premières cordées quittent le refuge avec l’espoir d’atteindre le sommet dans quelques heures.

Comme la veille il faut faire ben attention à ne pas forcer le rythme dès le départ. Il est important de trouver son souffle d’entrée.

Il fait sacrément froid ce matin. Glacial même. Heureusement cela ne dure pas. La pente est assez raide pour que l’effort fourni nous réchauffe rapidement.

Dans la nuit noire il est impossible de voir le paysage. Lorsque nous levons les yeux vers le ciel, des étoiles brillent plus que les millions d’autres. Ce sont tout simplement des alpinistes. C’est leurs lampes frontales qui éclairent dans l’obscurité.

4304 mètres. Dôme du Goûter. Qui dit goûter dit… pause. Faisons bien attention de rester assez éloignés l’un de l’autre. Même pour grignoter une barre durant quelques minutes nous devons rester chacun à notre bout de la corde. Il serait trop imprudent de rester même quelques secondes côte à côte. Non pas que nous risquons de nous chiper le repas, mais pour une raison bien plus effrayante… Il y a des crevasses partout cachées sous nos crampons.

Maintenant les pentes vont nous opposer des pourcentages de plus en plus élevés, mais à présent nous allons devoir progresser sur des arêtes vertigineuses et très effilées.

Nous approchons de l’arête sommitale. De chaque côté, deux précipices si profonds que l’on n’en voit même pas la fin. La pente blanche de neige se perd dans les abysses d’un noir aussi profond qu’elles. C’est effrayant !

4810 mètres ! Nous arrivons sur le toit de l’Europe occidentale ! Vous êtes en-haut ! Félicitations mes petits alpinistes !

En haut du Mont Blanc !

Pour poursuivre l’aventure, retrouvons Alizée, Jérôme et leur bébé Ariane de 9 mois à la conquête des sommets…


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