Travailler tout en traversant l’Europe en camping-car
Clem et Mumu
Cette semaine, Clem et Mumu partent à la rencontre de Pauline et Simon un couple de créateurs nomades qui travaille en traversant l’Europe en camping-car. Ils sont photographes, journalistes et blogueurs.
Ils ont traversé 30 pays d’Europe à bord de leur camping-car pendant 14 mois. Ils racontent l’histoire des gens, des lieux à travers des reportages, photos, textes et vidéos.
Ils te livrent leurs conseils et leurs expériences.
Péripléties, reporters nomades
Originaires de Franche-Comté, ils ont pris la route en 2016 et parcouru 35 000 km pour découvrir l’Europe et ses habitants.
Pauline, 29 ans, est journaliste de métier. Simon, 32 ans, lui est photographe-journaliste indépendant depuis une dizaine d’années. À eux deux, ils ont monté le site qui deviendra plus tard un blog : Péripléties.
Ils avaient à cœur de briser les stéréotypes des pays traversés.
Autodidactes, se former sur le terrain.
Ils ont commencé comme correspondants pour la presse locale, dans le journal « Le Pays ».
C’est cette expérience au cœur de l’action qui leur a donné envie d’exercer ce métier. Ils participaient à la mise en lumière des actualités locales, sportives, culturelles grâce à l’image et aux textes.
Pauline a appris le métier sur le terrain. Elle a commencé très jeune à travailler pour un journal local avant de rejoindre un hebdomadaire en freelance.
Simon, lui, a obtenu son premier emploi salarié dans un magazine de collectivité avant même de terminer sa licence en Sciences du langage et de l’information.
En bref, ils sont autodidactes, ils ont appris à manier la plume et l’appareil photo sur le terrain.
Reprendre sa liberté de journaliste freelance.
Pauline a ensuite eu accès à la sécurité de l’emploi. Même si d’un point de vue économique c’était une situation rêvée, elle avait besoin d’indépendance.
Une fois que tu as goûté à la liberté du freelance, il est difficile de revenir en arrière.
Le plus dur pour Pauline, c’était de ne pas pouvoir mettre en place ses projets. Il lui manquait son espace de création.
Aller chercher ton salaire, c’est stimulant. Tu dois te battre et te motiver pour y arriver.
Devenir digital nomads en camping-car
Pauline et Simon se sont lancés sur les routes européennes en 2016 pour 14 mois de voyage à bord de leur camping-car.
L’idée était de mêler la passion du voyage et celle du reportage.
Leur premier objectif était de réaliser des reportages au fur et à mesure des 35 000 kilomètres parcourus.
Pour eux, le camping-car est le meilleur moyen de transport pour ce type de voyage. Il leur permet d’aller au plus proche des gens, aussi bien en ville qu’en campagne. Leur maison et leur bureau les accompagnent. Ils peuvent s’arrêter plusieurs jours si l’idée d’un reportage naît.
Comment financer un tour d’Europe ?
Pauline et Simon ont pu réaliser ce voyage grâce à plusieurs sources de financement :
- leurs économies qui ont représenté une grande part de leur budget
- une campagne de crowdfunding pour impliquer leur communauté
- des partenaires qui les ont soutenus en échange de visibilité.
Par ailleurs, ils ont profité de leurs expériences passées pour travailler à la pige pour des médias avec qui ils avaient déjà collaboré, notamment sur la réalisation de portraits d’expatriés francs-comtois.
Ils ont vendu peu de reportages, et reconnaissent que vivre de ce type de travail reste complexe aujourd’hui.
Certains de leurs reportages sont préparés à l’avance. Cela a été le cas par exemple pour la rencontre avec les femmes pêcheuses de coquillages en Espagne. Ils voulaient comprendre leur métier, raconter leur quotidien.
Pour d’autres, le voyage leur a permis de se laisser surprendre, comme en Bulgarie. Ils ont observé des cueilleurs de pétales dans des champs de roses, sont allés à leur rencontre.
Parfois, certaines contraintes du voyage permettent également d’aller à la rencontre des autres, de favoriser les contacts avec les locaux. Le manque d’autonomie électrique leur demandait parfois de travailler dans des cafés ou des fast-foods.
S’organiser quand on travaille en voyageant.
Un avantage avec le camping-car : pas de logements à trouver, le frigo plein, ce qui limite les coûts et laisse une grande flexibilité.
Pour Pauline et Simon, la gestion des tâches quotidiennes prend beaucoup de place dans leur voyage et dans leur rythme de travail. Tu peux être très optimiste avant de partir, mais une fois sur les routes, tout devient plus complexe : faire ses lessives, vider et remplir ses réservoirs, recharger les batteries, etc.
Avoir un partenaire de voyage qui ait les mêmes objectifs que toi pour que cela se passe bien est indispensable ! C’est d’autant plus vrai si tu travailles en même temps.
Tu dois trouver le juste milieu entre voyager, profiter de cette liberté et ton activité professionnelle. Mettre en place une routine de voyage, pour jongler efficacement entre tes obligations envers tes clients, mais savourer aussi tes découvertes.
Pauline et Simon assuraient une chronique chaque dimanche dans L’Est Républicain et une autre sur la radio sur France Bleu Belfort le samedi et le dimanche. Ceci leur permettait de mettre en place un rythme et de se connecter au monde du travail.
Le slow travel, une bonne option pour les nomades.
Le slow travel, est une façon de voyager qui suggère de ralentir la cadence. L’idée c’est de prendre le temps de voir, d’apprécier et de s’imprégner des lieux.
En étant un créateur nomade, c’est un impératif de lever le pied : tu gères ton entreprise en étant dans des conditions variables.
Pendant leur voyage, Pauline et Simon s’offraient régulièrement des pauses dans des logements pour quelques jours.
C’était le moment parfait pour mettre en ligne leurs contenus, recharger tous leurs équipements, faire leurs lessives. Ces moments leur permettaient de travailler et de développer leur projet en toute quiétude.
Voyager et travailler en même temps, c’est usant.
Un conseil : lève le pied et fais-en un peu moins, mais mieux !
Travailler oui, mais choisir ses projets
Un peu comme le principe du slow travel, ce serait le slow work(aucune idée de si ce terme existe !). Clem ne respecte pas du tout ce conseil, car elle fourmille d’idées et veut tout réaliser.
D’ailleurs, Simon suggère de ne pas trop se charger de travail. En partant, ils souhaitaient produire un magazine trimestriel, en plus de toutes leurs activités ! Mais, ils se sont vite rendus compte, que c’était beaucoup trop. Ils ont décidé de se focaliser sur ce qui fonctionnait.
Depuis, ils ont progressivement transformé leur site en blog pour créer une connexion avec le lecteur. Ils ont pu développer de nouveaux partenariats avec des offices de tourisme pour valoriser des régions. Maintenant, ils continuent leur pérégrinations en France en camping-car, tout en aillant un pied-à-terre.
Vous pouvez suivre les aventures de Simon et Pauline sur :