Un Horizon Rouge
Bruno Auboiron 7 février 2024
Un Horizon Rouge
Cette chronique littéraire au fil des chemins et des cartes du Monde, nous entraîne cette fois vers un horizon très lointain : l’Australie. Nous allons suivre l’itinéraire de David Debrincat au fil des pages de son livre « Un Horizon Rouge, 5 000, 6 000 kilomètres à pied et à vélo à travers l’Australie »
L’infatigable voyageur
David Debrincat, infatigable voyageur n’en est pas à son coup d’essai. Voilà plus de deux décennies qu’il promène son sac à dos sur les chemins de la Terre. L’un de ses buts avoués est de prouver que les limites réelles sont bien plus lointaines que celles fixées par le raisonnable. C’est une apologie du dépassement de soi en quelque sorte. D’ailleurs la devise qu’il a fort logiquement adopté est : être assez naïf pour avoir des rêves, assez fou pour les croire possibles, assez obstiné pour les réaliser.
Il suffit de mettre un pied devant l’autre
Plusieurs semaines lui furent nécessaires pour commencer de rendre concret se trait à peine esquissé sur la carte. C’est cinq mille kilomètres d’est en ouest, de Cape Byron à Steep Point. Pour traverser une île aussi vaste qu’un continent, rien de plus simple, il suffit de mettre un pied devant l’autre. C’est ainsi qu’essaie de se rassurer David Debrincat. « Je pars du principe que se déplacer à pied est le rythme le plus naturel de l’homme. Dans mon esprit même si l’expédition qui m’attend paraît insurmontable, j’essaie de me rassurer en me disant que je n’aurai rien d’autre à faire que mettre un pied devant l’autre en allant à ma propre vitesse. » Face au défi qu’il s’est fixé, l’auteur n’a rien laissé au hasard. Son entraînement physique n’a cédé en rien aux questions essentielles que se pose tout marcheur, qu’il parte pour une semaine ou pour six mois.
Rencontres en états d’âme
Ce récit de voyage, une fois les premiers pas effectués, se lit comme un récit de vie. De rencontres en états d’âme, d’émerveillement en doutes, les mots de l’auteur racontent son quotidien en quête de son horizon rouge. Si le voyage est l’occasion rêvée pour la rencontre de l’autre, il existe une certaine frustration à vivre ces instants de partage que l’on sait par définition éphémères. Ce moment difficile de la rupture, David Debrincat l’a vécu plus d’une fois. Il se souvient : « Hier soir Rupa, Jessta et Sanatani m’ont proposé de rester plus longtemps avec eux si je le voulais. Cette famille est si adorable que j’ai décliné l’offre avec beaucoup de regrets. En arrivant le soir, en repartant le lendemain, je ne fais que croiser les personnes sans prendre le temps de réellement tisser des liens. Nous nous promettons quand même de garder contact. »
L’imprévu et l’imprévisible
Malgré tout l’exercice de la marche est difficile. Au fil de paysages n’évoluant que trop peu rapidement, il s’installe une certaine monotonie et lassitude. Et puis le temps passait, il fallait accélérer le rythme. Alors David Debrincat finit par opter pour le vélo, non sans réticence. Mais rêver le voyage sur la carte et n’être pas déçu quand on le vit confronté à la réalité du terrain, n’est-ce pas l’une des plus belles récompenses accordées au voyageur ? Car l’imprévu est souvent au rendez-vous et il n’est pas fait pour déplaire à David Debrincat qui affirme : « C’est ça que j’aime dans l’aventure. Changer de plan sur un coup de dés. Décider du tout au tout en une fraction de seconde. Avoir cette opportunité d’offrir encore plus d’imprévus à l’imprévisible. Être seul maître de mes décisions. La liberté tout simplement. Tout ceci m’apporte un immense bonheur et me rend heureux. »
Un Horizon Rouge, de David Debrincat en autoédition. Disponible aussi chez l’auteur par l’intermédiaire de sa page Facebook et sur diverses plateformes
Bonne lecture à tous.