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Récits et Observations d’un Voyageur Heureux

Bruno Auboiron 14 février 2024

Récits et Observations d’un Voyageur Heureux

Cette chronique littéraire au fil des chemins et des cartes du Monde, nous entraîne dans les roues de Baptiste Régné et son livre Récits et Observations d’un Voyageur Heureux pour trois voyages et maintes réflexions sur le sens de la vie. Baptiste Régné est devenu aventurier petit à petit, et non pas à pas car jusqu’à présent il est toujours parti motorisé. Son premier voyage fut une découverte du continent nord-américain en van avec des amis pendant cinq mois en 2012. Pour le second, il est parti seul à moto pendant également cinq mois en 2015 pour rallier la Mongolie. Enfin de septembre 2016 à mai 2017, il a sillonné l’Amérique du Sud à moto avec un ami, chacun la sienne.

Arrêter d’être un simple observateur

De ces trois voyages Baptiste Régné a rapporté des images fixes, des images mouvantes et des carnets de notes abondement documentés. De cette généreuse matière première, il a écrit ce livre et réalisé un film. « Je ne suis ni photographe, ni vidéaste, encore moins écrivain ou philosophe. Mais j’apprends à être un peu tout cela à la fois selon ce que j’aspire à faire. » Manifestement Baptiste Régné apprend vite. Son écriture est fluide et ses photographies magnifiques et porteuses d’une grande sensibilité. Sa passion pour la photographie lui a permis d’apprendre à observer en ouvrant les yeux sur le monde qui l’entoure. Le voyage lui a permis d’interagir avec lui et de cesser d’être simple observateur.

L’itinéraire d’un homme profondément humain

Le découpage de ce livre est peu habituel et surtout très intéressant. Il est possible d’ignorer une lecture systématique de la première à la dernière page pour picorer au fil des chapitres. En effet, si les récits des trois voyages sont relatés chronologiquement, les chapitres abordant des thèmes variés peuvent être lus au gré des envies du lecteur, sans ordre précis. Ces chapitres sont sources de réflexions très personnelles que l’auteur nous partage et suscitent maints questionnements. Jean-Jacques Aneyota, un ami voyageur motard, a rédigé la préface de ce livre et écrit à son propos : « En le parcourant, vous ne partirez pas seulement en voyage, ce qui serait déjà beaucoup. Vous y découvrirez l’itinéraire d’un homme profondément humain, humaniste même. » Et pour que le lecteur ne se perde pas dans le dédale des chapitres, Baptiste Régné leur attribut un système efficace de pictogrammes.

Voir le monde en positif

« Alors je suis parti pour que mes rêves deviennent réalité. Du moins je me suis donné les moyens d’y croire… Par nature les rêves sont beaux, immuables et magiques. Les laisser guider mes pas, c’est ma façon de voir le monde en positif tout en étant conscient que la réalité est différente. Partir à l’aventure m’a permis de vivre des moments merveilleux. Ce que j’ai vu du monde a été bien plus beau que tout ce que j’avais pu imaginer. » Une telle déclaration devrait tous nous inciter à nous mettre en mouvement. Suivre ces rêves, leur faire confiance car eux seuls connaissent le chemin, croire en ses rêves surtout. Vivre une utopie quotidienne et permanente dans le seul but de la faire devenir réalité. Tout au long des pages de son livre Baptiste Régné nous prouve que c’est possible. Il nous ouvre des portes. D’ailleurs il ne faut jamais oublier que c’est uniquement parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles et non parce qu’elles sont difficiles que nous n’osons pas.

 

Laisser une place à l’imprévisible

Baptiste Régné se dessine deux vies. L’une où il travaille, passe du temps avec ses proches et retrouve ses habitudes, l’autre où il part découvrir le Monde, faire des rencontres quotidiennement et admirer ce qui l’entoure. Ces deux vies ont incontestablement façonné celui qu’il est devenu aujourd’hui. Comme il l’avoue, sans le voyage il ne se poserait pas tant de questions. Dans les deux vies qu’il mène alternativement, il essaie toujours de prendre le temps de vivre pleinement les temps qui lui sont donnés. Ces deux vies ne sont sans doute pas autant cloisonnées car le temps de la sédentarité retrouvée est aussi celui de la préparation du nomadisme à venir. « Préparer c’est essayer d’anticiper ce que l’on va vivre, tout en gardant une place pour l’imprévisible… Je connais les conditions météorologiques des pays que je souhaite visiter. Je ne sais pas quelle route je vais emprunter et seuls les visas m’obligent à fixer des dates. Toutes les cartes dessinées avant mon départ ne sont qu’une esquisse du voyage tenant compte de ces paramètres. » Effectivement, il est sage de toujours laisser une place à l’imprévisible, de se préparer ainsi à « l’impréparable ». C’est ainsi que le voyage se vit le mieux, dans l’ouverture et l’acceptation de ce qui advient.

Partir seul

Le second voyage de Baptiste Régné fut son premier à moto, à peine un an après avoir obtenu son permis. Il fallait oser ! Il a traversé l’Europe et l’Asie Centrale pour atteindre la Mongolie dans le but de donner sa moto et travailler bénévolement pour une association à son arrivée. Pour lui, le voyage n’est jamais un acte égoïste, même s’il part seul. D’ailleurs ce dernier point lui fut source de nombreuses interrogations. « Avant mon voyage vers la Mongolie, j’étais rarement seul dans la vie de tous les jours comme sur la route. Je n’avais pas eu l’envie ni le courage de partir en solo et ce fut de loin l’épreuve la plus difficile et la plus formatrice. »

Sortir de sa zone de confort

Toutes les rencontres heureuses qui ponctuèrent son voyage, l’aide qu’il reçut, les sourires qu’il prit et qu’il rendit. Mais cette solitude pesait lourd dans les sacoches de sa moto. Ce fut un problème jusqu’au soir où une famille de nomades kirghizes lui proposa de planter sa tente tout à côté de leur yourte. « L’invitation me fait plaisir, mais je ressens quelque chose de nouveau en moi ; j’ai besoin d’être seul cette nuit. Je décline gentiment et grimpe la colline en face de moi. J’admire le coucher de soleil. Je laisse mon esprit vagabonder, un grand sourire aux lèvres, pendant que la vie continue en bas dans la vallée. Pour la première fois du voyage, je me sens bien avec moi-même et toutes mes inquiétudes se sont volatilisées. Cette soirée marque le début d’un changement important. Je venais d’apprendre à accepter les bienfaits de la solitude et par la même occasion l’intérêt de croire en moi. » C’est sûr, les voyages forment la jeunesse, et la vieillesse aussi car il n’est jamais trop tard pour apprendre et changer. Baptiste Régné est l’exemple parfait des bienfaits apportés par la mise en mouvement. Sortir de sa zone de confort pour se confronter à l’ailleurs et à l’autre, mettre à l’épreuve sa capacité à vivre autrement, souvent tellement mieux. N’oublions jamais que nous sommes tous nomades au fond de nous-mêmes.

Le voyage est un théâtre

Pour le troisième voyage en Amérique du Sud, Baptiste Régné a abandonné sa solitude pour la compagnie de Clément, un autre motard. Il répondait ainsi à une quête de stabilité relationnelle qui le rassurait. Car le voyage est le théâtre de maintes rencontres toujours trop éphémères. « Chaque jour je rencontre de nouvelles personnes. J’apprends à les connaître, j’écoute leur histoire et partage la mienne. Je ris avec eux et tisse progressivement un lien. Pourtant je sais que tout cela est voué à se transformer en souvenir. » Même si ces rencontres sont positives, les départs l’impactent et il trouve épuisant ce yo-yo émotionnel et le fait de devoir à chaque fois repartir de zéro. C’est pour cette raison que partir avec un compagnon lui parut plus simple à vivre cette fois que lors de son dernier périple en solo. « J’avais une personne familière à mes côtés, un point de repère dans cet espace en mouvement. Un simple regard suffisait pour qu’il comprenne que j’avais un souci. »

Être semblable aux autres

Les kilomètres défilent sous les roues de la moto de Baptiste Régné comme les pages de son livre entre mes mains. Entre récits d’aventures en tous genres, de rencontres, partage de ses états d’âme et de ses réflexions, l’histoire avance inexorablement vers son dénouement. Il est bon de se laisser bercer par les mots de l’auteur, de vibrer à ses péripéties vécues… Et c’est sous la forme d’un aveu qu’il conclut son texte : « Être sincère, vrai, faible, proche des autres, acharné, fait partie de moi-même tout comme mon éducation, mes dents bien alignées, ma santé, mon expérience et l’argent qui me permet de faire vivre tous ces projets. Je ne suis pas parfait. Je ne détiens aucune vérité. J’ai simplement des convictions. Celle d’être un simple être humain, semblable aux autres, qui aspire à être heureux. Sans attente, sans jugement et à l’écoute, je suis ici pour te rencontrer ! »

Récits et Observations d’un Voyageur Heureux, de Baptiste Régné, en auto édition, est disponible auprès de l’auteur www.laventurierviking.fr

Bonne lecture à tous.


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