Salut les confinés ! #23
Flo' et Steph 17 avril 2020
Depuis qu’on est confinés parce que notre planète s’est chopée un bon gros virus, on prend le micro en direct tous les soirs à 21h pour donner la parole aux expats et aux voyageurs coincés, quelque part dans le monde !
Eparpillés à travers le vaste monde, ils racontent chaque soir comme se passe leur confinement et ce qu’ils voient autour d’eux alors que le coronavirus fait le tour de la planète.
Dans ce nouvel épisode, on vous emmène en Géorgie et France.
Cette 23e émission est un peu particulière. En seconde partie, nous accueillons en effet Alexandre Sattler et Alexandre Lecouillard. Tous deux ont pour point commun le voyage mais ont aussi la transition écologique comme cheval de bataille ! Nous parlerons donc du voyage et de l’apès Covid. Comment voient ils la suite ? Comment imaginent-ils notre société ? Quel monde aimeraient-ils voir naitre sur les cendres de la crise sanitaire que nous traversons ? Est-ce la fin du voyage en avion ? Un nouveau monde est-il possible ?
Muriel et Jean-Jaques en Géorfie
- Muriel et Jean-Jaques sont bloqués en Géorgie. Ce couple de jeunes retraités est parti de France il y a 11 mois maintenant. Il voyage en van et a déjà traversé 20 pays et avalé 38000 km. Il y a peu de cas (200 dont 50 soignés) dans cette ancienne République Soviétique. Le port de masques est obligatoire, les magasins de loisirs sont fermés. Seuls restent ouverts les commerces dits « nécessaires ». Un couvre-feu a par ailleurs été instauré tous les soirs à 21h. Les Géorgiens qui ne peuvent plus circuler en voiture pendant quelques jours, respectent les mesures. L’armée réalise des contrôles sanitaires fréquents soit une prise de température sous une tente militaire prévue à cet effet, soit le militaire vient prendre la température auprès des gens véhiculés.
Peu avant la fermeture des frontières, Muriel et Jean-Jaques avaient prévu d’aller en Russie. Ils avaient laissé leurs papiers et demande de visa russe au consulat. Celui-ci ayant fermé, et sans papier ni visa, ils craignaient de se retrouver bloqués en Géorgie.Or, belle surprise : le consulat leur a rendu les documents nécessaires pour entrer en Russie ! Reste qu’il leur faudra attendre la réouverture des frontières et notamment celle de l’Azerbaïdjan. (Leur page Facebook : Evasion en continue.)
Virginie (Rany) en Thaïlande
- Virginie (Rany) est confinée en Moselle, à Ham-sous-Varsberg. Elle est rentrée de Thaïlande le 13 mars pour aider sa grand- mère de 93 ans. Elle prenait des cours de massages et de thérapies à Chiang-Mai. Virginie voyage depuis l’an 2000, n importe où et pas cher. Depuis 2015, la Thaïlande est le pays où elle va le plus souvent pour vadrouiller mais aussi pour ses cours, la médiation, le jeûne… Après 20 ans de voyage, rester bloquer en France était le pire scénario qu’elle redoutait. La bourlingueuse avait prévu d’aller en Espagne en août pour passer son certificat de prof de yoga , elle ne sait pas si elle pourra.. et ensuite elle avait prévu d’aller chercher du travail comme masseuse au Mexique car il y a de la demande dans ce pays.
Alexandre Sattler en Alsace
- Alexandre Sattler est photographe, voyageur et reporter, producteur d’émission radio sur le thème de l’environnement, du voyage, de la solidarité comme « Regard’ailleurs » et « La voix du Kaizen » qu’il réalise en collaboration avec le magazine Kaizen. On peut notamment retrouver ses émissions sur la radio voyage Allo la planète ! Alexandre rentrait d’Inde et devait repartir en Chine avant que le Covid ne stoppe ses projets. Il est actuellement confiné à Colmar en Alsace, où il a grandi. C’est d’ailleurs dans les forêts Alsaciennes et les fermes avoisinantes qu’il a développé son amour de la nature. Amour de la nature qui le mène par la suite à ses études de naturaliste et guide de montagne. Il ira en Afrique, en Australie pour aller à la rencontre des aborigènes. Ainsi, depuis près de 15 ans, il parcourt le monde en quête d’images et de témoignages inspirants qu’il veut partager au travers de bien des médias. Aujourd’hui, il ne peut plus travailler avec les ONG qui ont annulé leur budget de communication.
Alexandre se posait déjà des questions depuis quelques temps par rapport à tous ses voyages en avion et à leur impact écologique. Le confinement l’aide à se poser et à penser à l’après et entrevoir, peut-être, la fin des voyages pour un travail plus local ? Il souhaiterait que soit revisité notre mode de vie, pour vivre en cohérence. Il pense que le besoin d’explorer et le besoin de rencontrer l’autre fait partie de la nature de l’homme. Le tourisme ne serait pas mort ? Ce confinement est une offre des possibles. Il permet d’être créatif, d’expérimenter diverses activités,. Il offre aussi la possibilité de se réapproprier les lois de la terre, de prendre du recul.
Alexandre Lecouillard en Dordogne
- Alexandre Lecouillard est lui confiné en Dordogne. De conseiller en communication à agent de sécurité, il fut surtout nomade pendant 7 ans en France et dans plusieurs pays Européens. Il a également passé 5 mois en Inde du sud. Durant toutes ces années sans se poser, il a fait du woofing, du troc, de l’échange de savoir-faire, du bricolage, du jardinage.. Finalement, il a eu besoin de se poser ! Adepte du minimalisme, il consomme uniquement ce dont il a besoin. En revanche, il lit beaucoup. Le livre le fait voyager. Il revendique d’ailleurs, plusieurs maitres à penser : du stoïcisme, de la décroissance, de l’écologie et de l’humanisme.
Pour Alexandre, il faut à présent repenser le voyage. Déjà, dans son mode de déplacement, il faisait attention à prendre le moins de routes possibles. Pour lui, l’homme est en majorité sédentaire et la la plupart des gens ont un ancrage à la terre, à la famille, aux amis. Il estime enfin, qu’il faut revenir à la ressource de l’homme : la terre, bien travailler un jardin, une forêt, se tourner vers les circuits courts, le local.