Tandems
Stéphane 13 mars 2020
Tandems, une confiance aveugle
Autour de la table, Natacha et Denis. Elle est mal-voyante mais fait du ski grâce à lui, qui est guide sur les pistes suisses.
Un film qui prend aux tripes
Ce film est une immersion dans un monde sombre et flou, à la rencontre d’hommes et de femmes qui défient leur handicap visuel en pratiquant le ski. Accompagnés par un guide auquel ils accordent une confiance aveugle, ils dévalent les pistes, parfois avec une facilité déconcertante.
Plusieurs personnages, plusieurs profils sont filmés dans leur intimité. Cyril va chercher ce qu’ils ressentent. Comment ils vivent leur handicap visuel et souvent même, la force qu’ils en ressortent. Un film qui prend aux tripes.
Un challenge pour le réalisateur
C’est suite à la rencontre avec le guide que Cyril Delachaux a imaginé ce film : « Il m’a raconté qu’il vivait des choses absolument extraordinaires avec des personnes handicapées de la vue sur les pistes de ski. Il m’a motivé à filmer cela et à mettre en boite des situations étonnantes qu’il vit dans les montagnes. Dans des paysages magnifiques. Pour moi, au niveau visuel, c’était aussi un défi intéressant de chercher à reproduire le handicap dans les images en les floutant par exemple, et en même temps, de jouer avec les paysages montagneux magnifiques » raconte le réalisateur suisse de Tandems.
Le GRSA pour partager la glisse
Deny, le guide, raconte comment il est devenu guide. « Dans les années 90, une amie malvoyante qui courait en ville avec une canne blanche, voulait skier. J’ai alors appris à guider. De fil-en-aiguille, c’est devenue une passion ». Il évoque aussi le GRSA, le Groupement Romand de Skieurs Aveugles et malvoyants, dont il fait parti. « On guide parce qu’on a envie de partager ce que procure ce qu’est la liberté de rider avec des personnes qui voient plus ou moins bien ».
Natacha sur les pistes grâce à son guide
Natacha a perdu la vue petit à petit mais sans s’en apercevoir. « Quand j’ai commencé mes études d’infirmière, il a été mis évidence ce souci sans savoir ce que j’avais. J’ai fait des examens qui ont montré par grand chose. C’est en 1998, qu’on a mis un premier diagnostic ». Après l’altération de la vue de loin, c’est la vue de près qui a commencé à diminuer. « A 30 ans, j’ai fait donc d’autres examens et le diagnostic est tombé : la maladie me mènerait vers la cécité ».
Malgré le handicap, elle continue à travailler. Natacha a rencontré Denis il y a 7 ans. Sept ans que le duo se retrouve une semaine par an sur les pistes suisses. Elle se souvient de sa rencontre avec Denis. « La première rencontre s’est s’est tellement bien passé qu’aujourd’hui je ne veux plus changer de guide ! Le fait de changer de guide créerait un stress supplémentaire. On se rencontre tous les ans. Aujourd’hui, il fait partie de ma famille. Il a des qualités que d’autres guides ont, mais lui a quelque chose de plus »