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Éliana, un voyage sans retour ?

Stéphane 24 novembre 2021

Éliana, un voyage sans retour ?

L’invitée de ce quatrième épisode de la Caravane Passe se prénomme Éliana. Voyageuse au long cours, c’est avec son cheval Potter qu’elle est partie en 2018 pour un voyage sans retour. Ou presque ?!

4 ans et déjà sur un cheval

Éliana a commencé l’équitation classique à l’âge de 4 ans. « J’ai pratiqué les disciplines olympiques dans un premier temps, puis, les pratiques d’extérieur avec l’endurance, le TREC et l’attelage ». Pus tard, elle rencontre son cheval Potter avec lequel elle a surtout fait de l’obstacle, « mais aussi un peu de complet, du dressage et d’autres choses moins courantes comme du tir à l’arc, de la voltige, des jeux médiévaux, du travail de ranch… »
Elle participait déjà aux randonnées organisées par le centre équestre avant d’avoir son cheval et elle a continué avec lui. « On partait deux ou trois jours avec une assistance véhiculée, on dormait en tente chez l’habitant et j’avais toujours un goût de trop peu » se souvient Éliana.

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Premiers voyages, premières expériences

En 2016, l’année de ses 18 ans, Éliana a voulu partir en vacances mais pas sans Potter. « C’est comme ça que tout a commencé : la mise en place technique et logistique, le choix du matériel, la préparation physique et mentale… » raconte la jeune femme qui a quitté la Dordogne pour arpenter, durant deux semaines, le GR36 jusqu’à Saint-Cirq-Lapopie avant de traverser le Lot jusqu’à Rocamadour. « Je n’en ai pas eu assez et l’année suivante, j’ai formé un cheval de bât pour partir un mois avec deux chevaux » poursuit Éliane. Un voyage mené à terme mais l’expérience du cheval de bât fut loin d’être concluante ! Elle décide alors, de ne plus repartir avec lui.

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« Vivre à cheval »

2018, c’est décidé : elle veut « vivre à cheval » ! Éliana arrête ses études arrêtées à la fin de sa licence, et s’en va sur les routes et les chemins de traverse. A 20 ans, elle alterne le voyage et les boulots saisonniers qui lui permettent de poursuivre l’aventure.
Depuis 4 ans, elle traverse donc la France avec son fidèle compagnon, sillonne les départements, s’arrête où l’incite les rencontres, va là où le vent la porte, multiplie les belles rencontres. Le Covid a bien tenté de l’arrêter, mais la cavalière poursuit sa route après le premier confinement. Elle continue sa traversée de la France, direction la Bretagne.

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Quand le matériel blesse

Côté matériel, Éliana a reçu, fin 2020, la visite d’une ergonome équestre, Claire Bertin. Celle-ci a constaté que la selle n’allait pas du tout a Pot’. Pire, elle a également diagnostiqué une amyotrophie des trapèzes et une locomotion très dégradée. Ce qui explique que l’équidé était en défense rien qu’à la vue d’une selle. « J’ai donc arrêté complètement la monte à ce moment là pour commencer un gros programme de rééducation à pied : longe et longues rênes. L’objectif était simplement de lui permettre de retrouver une mobilité générale confortable » commente Éliana qui s’adapte toujours pour le bien être de son compagnon. Elle en profite alors pour se mettre au roller joering ! « On s’est bien amusés et, d’ailleurs, on a voyagé un peu en roller sur le trajet jusqu’à Guérande ! » ajoute-t-elle.

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S’adapter

Comme elle ne trouvait pas de selle adaptée, Éliana a décidé de se lancer dans la fabrication d’un bât avec les conseils de Claire. « J’ai moulé le dos du cheval avec du plâtre et j’ai travaillé le bois en fonction de ce moule. J’ai fait assembler des arcades métalliques et j’ai ajouté un système de sanglage. Les sacoches sont celles de mon vélo, pour pouvoir passer d’un « véhicule » à l’autre très facilement et parce que les sacoches sont vraiment adaptées à mes besoins » explique-t-elle.

Éliana, un voyage sans retour ?

Expérience accompagnée

Éliana raconte, dans cet épisode, sa première expérience en compagnie d’une autre cavalière : Fanny et sa jument Capucine. Un tronçon à deux en Bretagne. « Entre Rochefort-en-Terre et Morlaix » précise Éliana qui garde un souvenir mémorable de ce voyage. « J’ai repris ensuite la route en tête à tête avec le Pot’, en direction de Paimpont. Nous avons ensuite contourné Rennes par le nord pour rejoindre la région de Vitré où nous faisons une petite pause ». Le duo prendra ensuite la Normandie et le Perche, pour passer l’hiver du côté d’Alençon. Et après ? Reprendra-t-elle la route au printemps ? S’arrêtera-t-elle de voyager un jour ? Elle donne quelques éléments de réponse de cette interview.

Une relation basée sur la communication

« Potter et moi avons construit une relation très forte, basée sur la compréhension et la communication. On discute beaucoup tous les deux. Chacun son rôle, chacun son espace mais toujours ensemble. Il y a une grande confiance entre nous deux, grâce au temps passé ensemble depuis 9 ans maintenant » témoigne l’aventurière pour qui « les voyages ont renforcé et renforcent encore davantage nos liens. Le fait de changer d’environnement chaque jour, de ne jamais savoir ce qui nous attend le lendemain, de devoir chercher des ressources et de les partager nous rapproche, nous sommes un repère l’un pour l’autre » explique Éliana qui ne tarit pas d’éloge quand il s’agit de parler de son compagnon.

 

La minute pratique de Mathilde

Cette semaine, Mathilde, dans sa minute pratique, propose un comparatif pour choisir ses sacoches et caisses de bât. Elle parle ici des sacoches « standard » que l’on trouve dans le commerce. En général, elles ont une capacité d’environ 60 litres chacune.
  • Sacoches en toile
    Avantages : prix assez peu élevé, légères, résistantes, réparations faciles, compressibles.
    Inconvénients : souples donc prennent la forme de leur contenu (effet déséquilibré visuellement), attention aussi au matériel fragile dans ces sacoches ;
    Imperméabilité limitée, résistent à une pluie faible mais pas à plusieurs jours d’averses (pensez à emballer votre matériel dans des sacs étanches ou couvrir vos sacoches avec une « bâche »).
  • Sacoches en cuir
    Avantages : j’ai du mal à trouver de vrais avantages si ce n’est que c’est une matière magnifique. Pour en citer un, les sacoches en cuir se tiennent bien.
    Inconvénients : elles sont très lourdes et comme pour le harnachement, c’est l’entretien du cuir qui pose problème en voyage ; les réparations nécessitent aussi du matériel adapté qui ajoute du poids a celui déjà conséquent de ces sacoches.
  • Sacoches en nylon / toile enduite
    Avantages : légères, imperméables.
    Inconvénients : réparations compliquées (qui peuvent également amoindrir l’étanchéité des sacoches).
  • Caisses de bât
    Avantages : solides, étanches, peuvent se fermer avec un cadenas (pour éviter les vols), autres utilisations (table, tabouret etc… parfois agréable en voyage).
    Inconvénients : lourdes et encombrantes, réparations difficiles. Leur rigidité oblige à être très vigilant lors de passages étroits (que l’on peut parfois forcer avec des sacoches souples mais pas avec des caisses rigides).
  • Sacoches type « bissac »
    À moins d’utiliser de petites sacoches que l’on charge peu, je déconseille les sacoches de taille standard reliées entre elles. En effet, À moins d’être deux humains pour bâter, ça se transformera vite en galère (la pesée des sacoches se complique également).

Sur l’imperméabilité des sacoches en général : attention, elles ont beau être imperméables, les fermetures (rabats, fermetures éclair, etc) laisseront passer l’eau.

Rien ne vous empêche d’utiliser des sacs à dos, des sacoches de vélo ou autre, tant que leur taille et leur forme conviennent à votre animal et que vous équilibrez parfaitement votre chargement.
Tout bricolage est possible mais gardez en tête qu’il faut toujours pouvoir enlever/remettre les sacoches en un temps record, dans n’importe quelle situation et n’importe quelle position : suite à un « accident » avec mes ânes, j’ai du les décharger en quelques minutes alors qu’ils étaient couchés, en pente, entre des arbres, emmêlés entre eux. Pensez-y.
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