Segundo, le prix du cacao, Equateur
Maud Calves 29 septembre 2024
Je l’ai rencontré devant sa maison, à Mompiche, au bord de la route principale. C’est là qu’il vit avec sa femme et leurs cinq enfants, un emplacement stratégique pour accéder facilement à l’école. L’exploitation, elle, se trouve bien plus loin. Chaque semaine, Segundo quitte le village pour passer quatre jours dans cette ferme, nichée au cœur de la réserve de Mache Chindul. Il a hérité de ces quelques hectares à l’âge de 20 ans.
Sur son terrain, il cultive du cacao, des oranges, des noix de coco, élève des poules, et habite une maison en bois. Cette retraite en pleine nature lui permet de se retrouver seul, loin des tracas du quotidien. Il vend son cacao à des coopératives, mais les prix varient souvent, impactant directement sa qualité de vie et celle de sa famille.
Le choix de l’’agriculture biologique
L’Équateur est le troisième plus grand producteur de cacao au monde, juste derrière le Ghana et la Côte d’Ivoire.
En 2022, le pays a exporté plus de 400 000 tonnes de cacao. Cependant, les sécheresses récentes et les perturbations climatiques ont fortement affecté la production. De nombreux agriculteurs optent pour la variété CCN-51, une espèce génétiquement modifiée, très résistante et largement cultivée en Équateur.
Mais Segundo, fidèle à ses principes, a fait le choix d’une variété non modifiée. Bien qu’il produise moins, il préfère rester en accord avec ses valeurs.
Il nous partage son histoire dans l’épisode 9 du podcast Autochtone.
Ce reportage n’aurait pas été possible sans l’aide d’Ignacio, directeur de la marque de cacao biologique équatorien Momza.