Lina, “l’envahisseuse” de Colombie

Je suis accueilli chez Lina dans une maison en pleine rénovation, aux portes de l’Amazonie colombienne. Elle, son mari, et leurs deux enfants m’ont généreusement ouvert les portes de leur foyer pour deux jours.

Ce terrain représente pour Lina l’accomplissement d’un rêve de longue date : avoir enfin sa propre maison. Elle a souvent dû abandonner les lieux où elle espérait s’établir, se contentant parfois de vivre sous des abris de fortune faits de tôles et de plastique, perchés sur une colline.

La vie de Lina est un exemple frappant des conséquences dévastatrices des conflits armés en Colombie.

Le plus grand nombre de déplacés internes au monde

Durant son enfance, Lina faisait partie des milliers de personnes déplacées internes victimes de l’escalade des violences entre divers groupes armés. En 1997, la Colombie a connu un record de déplacements forcés avec 300 000 personnes contraintes de fuir les violences.

Cette même année, dans la région du Caquetá où vit Lina, l’armée a lancé une offensive contre les FARC.

Ailleurs dans le pays, les affrontements s’intensifiaient entre les FARC, l’ELN, le gouvernement, les paramilitaires, et plusieurs groupes armés alimentés par le trafic de drogue. En 1997, une bombe a explosé en plein centre de Bogota, tuant 9 personnes et blessant 100 autres. Les FARC étaient soupçonnés d’être à l’origine de l’attentat. Un chef guérillero a aussi été tué par l’armée, provoquant des représailles violentes. Pris dans ces conflits, les civils étaient constamment en danger.

Lina et sa famille n’ont pas échappé à cette réalité. Elle a dû abandonner son foyer, portée par son grand-père à travers les montagnes, à la recherche d’un refuge.

Autochtone

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