Bertho, mineur en Bolivie
Maud Calves 29 septembre 2024
Il avance avec peine, chaque souffle plus difficile que le précédent, alors qu’il arpente les tunnels sombres. Dans ces profondeurs de la terre, Bertho se sent presque chez lui. Après tout, dans la famille Montes Corria, on est mineur de génération en génération. Dès son plus jeune âge, il prend donc la pioche, déterminé à gagner sa vie, même si cela signifie risquer la sienne.
Les pioches de Potosi
À Potosi, une ville située dans le sud de la Bolivie, perchée à 4000 mètres d’altitude, les opportunités sont rares. L’immense montagne qui domine la ville, le “cerro rico”, est à l’origine de ses richesses, mais aussi de ses tragédies. En 1545, la découverte d’un énorme gisement d’argent transforma Potosi en l’une des villes les plus prospères du XVIIe siècle. L’argent extrait du “Cerro Rico” alimentait le monde entier, et cette fortune enrichissait les colons espagnols, tandis que des milliers d’indigènes mouraient au fond des mines.
Depuis cette époque, le bruit des pioches résonne encore sur les flancs de la “riche colline”. Si l’activité minière est aujourd’hui moins intense, les montagnes alentours sont trouées comme des gruyères. La Bolivie, désormais tournée vers l’exploitation du lithium, cherche à reprendre le contrôle de ses ressources, encore majoritairement exploitées par des entreprises privées.