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Juan, les rails des prisonniers – Argentine

Maud Calves 29 septembre 2024

[PODCAST]


Juan conduit une locomotive à vapeur sur une voie ferrée autrefois posée par des prisonniers d’Ushuaïa. Son histoire, c’est aussi celle d’une ville aux conditions extrêmes et à un passé sombre.

Comment imaginez-vous le bout du monde ?

Ushuaïa, c’est un endroit où l’on peut vivre les quatre saisons en une journée. C’est aussi une ville industrielle, avec de nombreuses usines d’assemblage d’électroménager, des paquebots de croisière géants, et un parc national d’une beauté saisissante. C’est rude, immense, peuplé de 80 000 habitants, et absolument captivant.

Mais avant tout cela, Ushuaïa était surtout connue pour son bagne impitoyable.

On estime qu’environ 700 prisonniers ont travaillé sur cette voie de chemin de fer longue de 27 km. Les chiffres exacts restent flous, mais une chose est certaine : les conditions de travail et de détention étaient si dures qu’elles offraient souvent un aller simple vers la mort.

 

Juan, les rails des prisonniers - Argentine

Le bagne d’Ushuaïa

Au début, les détenus étaient principalement des criminels de délits mineurs, comme des voleurs. Puis, progressivement, des criminels plus dangereux, refusés par la prison de Buenos Aires, y furent envoyés. Après le coup d’État de 1930, les cellules commencèrent également à se remplir d’opposants politiques.

En 1949, un violent tremblement de terre ravage la voie ferrée. Les habitants locaux récupèrent les matériaux – bois et métal – pour reconstruire leurs maisons. Seule une petite portion de la ligne subsiste, et les prisonniers continuent d’y transporter du bois pour être vendu.

Trois ans plus tard, en 1952, le président Perón ordonne la fermeture du bagne en raison des conditions de détention jugées inhumaines. Les rails sont alors laissés à l’abandon pendant des décennies, jusqu’à ce qu’en 1994, un entrepreneur argentin décide de réhabiliter la ligne. Il fait venir des locomotives à vapeur d’Angleterre, d’Afrique du Sud et d’Argentine, et construit quelques kilomètres de rails supplémentaires pour les connecter à ceux posés par les prisonniers.

C’est ainsi qu’est né El tren del fin del mundo (“Le train du bout du monde”), qui emploie aujourd’hui environ 80 personnes.

 

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Le Parc National de la terre de Feu, Ushuaïa

Autochtone de Maud Calves, le podcast voyage d’Allô la Planète qui révèle des histoires d’habitants et la richesse de leurs cultures

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